Aller au contenu

Retour « Défendre le social contre l’extrême droite »

Quelques jours avant le premier tour des législatives françaises, Ce qui Nous Arrive recevait Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile et ancienne ministre de l’éducation, afin d’évaluer avec elle et d’autres intervenantes (Céline Nieuwenhuys de la FdSS et Sotie Ngo du Ciré) la capacité des associations et des organisations à faire barrage à l’emprise…

Catégories associées :
, ,

Quelques jours avant le premier tour des législatives françaises, Ce qui Nous Arrive recevait Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile et ancienne ministre de l’éducation, afin d’évaluer avec elle et d’autres intervenantes (Céline Nieuwenhuys de la FdSS et Sotie Ngo du Ciré) la capacité des associations et des organisations à faire barrage à l’emprise des politiques de droite et d’extrême droite sur la question sociale.

Si le débat ne nous a pas permis de dégager des pistes très franches ni très concrètes, il a été rattrapé quelques jours plus tard par la mise en cause, par un candidat du rassemblement national, de la binationalité de Najat Vallaud-Belkacem, incompatible selon lui avec des fonctions publiques. En soi, cette accusation renvoyait à ce que nous discutions seulement quelques heures plus tôt à un aimable échange entre gens poli⸱es et bienveillant⸱es.

Au soir du premier tour des législatives françaises, nous avons compris que nous ne pouvions pas en rester à ces considérations sur ce qui serait enviable ou possible, mais que nous devrons bel et bien, afin d’éviter un effet de contamination sur nos propres politiques dans un moment de grand bouleversement chez nous aussi, travailler d’arrache-pied à la mise sur pied d’alternatives concrètes, visibles et concertées.

Plus que jamais, nous sommes convaincu⸱es que la question sociale se joue dans le local. Le résultat du second tour des législatives françaises en est l’exemple : il montre à quel point il va falloir retourner durablement et profondément dans les territoires afin de retrouver un terrain miraculeusement sauvé, une fois encore (la dernière ?), par le front républicain.

En prenant appui sur des discussions tenues avant cette rencontre et des échanges avec la salle après les interventions de Najat, Céline et Sotie, voici quelques éléments de réflexions que nous retenons :

  1.  Tout d’abord, nous avons besoin de travailleuses et de travailleurs qui puissent porter ces questions et s’engager dans des réponses. Mais pour cela, il faut commencer par donner aux travailleuses et travailleurs sociaux un cadre et des conditions de travail qui le permettent. Par cela, nous entendons que nous puissions regagner du temps et un travail avec du sens. Pour ce faire, CQNA se lance sur le chantier de la surcharge administrative. Un moment de travail va être organisé sur ce sujet dans le but de retrouver du sens dans nos métiers et de regagner du temps face à une surcharge administrative proéminente.
  2. Ensuite, il est essentiel de renforcer les alliances multiples et robustes. Entre les acteur⸱ices associatifs et publics, des CPAS jusqu’aux syndicat⸱es, mais également la nécessité de s’allier autour et avec nos publics. Nous avons toutes et tous des compétences et des connaissances, nous devons les mutualiser.
  3. Demain, les publics les plus criminalisés, le seront probablement encore plus. Face à cela, nous devons rester vigilant⸱es. Il est primordial de se doter de compétences juridiques pour défendre ces publics mais aussi pour tous les autres. En effet, il est essentiel de se battre pour faire exister les droits acquis et ne pas banaliser leur violation.
  4. Fort du constat que l’extrême droite a su imposer ses discours et son agenda dans notre société, il est essentiel de reprendre la lutte culturelle. Nous devons regagner l’hégémonie culturelle, faire entendre nos discours et imposer notre agenda plutôt que de se plier aux leurs.
  5. Nous avons besoin de travailler à l’échelle des territoires, de créer des espaces informels de rencontres et de soins. Plusieurs initiatives, notamment en vue des élections communales, vont dans ce sens avec pour idée de travailler la démocratie et de parler de la politique directement sur les territoires avec les publics concernés.

A suivre demain…

 

Pour conclure cette journée, nous avons eu le plaisir d’avoir une performance de slam par l’artiste : Sarah Bekambo qui nous a interprété son poème « Mal beau ».