Outre-Monde : Se renforcer et s’organiser territorialement
Le territoire est naturellement le lieu où peut se développer des complicités socio-climatiques. Les associations et collectifs agissant dans le social le connaissent très finement tandis que les associations et collectifs agissant pour le climat ont souvent à y intervenir sur des questions spécifiques mais d’intérêt global (projets immobiliers, exploitations industrielles, pollutions diverses, usages de l’eau, etc…). Le territoire permet également de structurer, dans un espace réduit et redimensionné, les alliances et les complicités socio-climatiques.
Mais les territoires sont aussi des lieux d’exercices visibles des rapports de force où l’on peut constater en même temps des dégâts du productivisme et les tentatives souvent plus modestes de mises en place d’initiatives et de propositions visant à préparer les bifurcations et les basculements.
En conséquence, le territoire est aussi l’espace où aller rencontrer et chercher des populations et des publics qui se tiennent, intentionnellement ou non, à l’écart des urgences socio-climatiques mais qui en subissent pourtant, comme chacune et chacun, les conséquences. Affilier ces populations est essentiel et déterminant pour pouvoir imaginer une bifurcation la moins impitoyable possible.
Quelques propositions issues de la séance de travail :
↪ Proposer et initier des occasions de rencontres, de conversations et de complicités entre des actrices et acteurs d’un territoire qui ne se connaissent pas. Pourquoi pas au travers de la création de « cabanes des 4 heures », en référence à la « maison des huit heures » de Charleroi, haut-lieu du syndicalisme et de la lutte pour la réduction du temps de travail. Ces cabanes sont à prendre dans leur vocation symbolique, mais il est bien question de petits lieux permettant l’intimité du changement et la protection.
↪ Ces lieux d’échange non institutionnalisés et à l’accueil inconditionnel mais de qualité sont également proposés sous la forme déjà largement expérimentée des Bri-Cos. Présents sur un territoire de façon temporaire et offrant une capacité de déploiement autonome, ces Bri-Cos offrent, avec leur aspect « banquet populaire », une autre possibilité de présence territoriale.
↪ Pour établir ces liens interpublics et interpopulations d’un même territoire et amener à la question de l’inévitable bifurcation, s’emparer collectivement de la question alimentaire, dans son usage comme dans son gaspillage.
↪ Créer une union syndicale des bassins territoriaux débouchant notamment sur une réappropriation alimentaire et sur la possibilité d’un pays dans le pays mais permettant également la protection et la sécurité de chacune et chacun des membres.
Pour aller plus loin
Recherche :
- « Action communautaire à l’échelle des quartiers. Le projet BRI-Co », Les Cahiers de la recherch’action, n°15, Bruxelles : FdSS.